« En Haïti, les gens ont si faim d’apprendre qu’ils viennent parfois avec leurs enfants »

ParIGR-Inside

« En Haïti, les gens ont si faim d’apprendre qu’ils viennent parfois avec leurs enfants »

IGR-IAE de Rennes

Christophe Herriau

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Qui êtes vous ? Qu’enseignez-vous au sein de l’IGR ? 

Je suis Christophe  Herriau. J’enseigne le contrôle de gestion et la stratégie à l’IGR, où j’interviens depuis 1995. Je ne vais pas vous présenter un cv universitaire. La formation et le parcours, les étudiants le savent bien, c’est aussi les gens que l’on rencontre. Mon parcours a été fait de belles rencontres. L’une des plus déterminantes comme étudiant, à l’époque en sciences économiques, était  mon prof de stratégie qui s’appelait Jean-Pierre Kernéis, aujourd’hui décédé. C’était vraiment un gentleman, breton farouche, qui avait dans ses cours l’habitude de toujours mettre une couleur humaine dans l’interprétation des faits d’entreprise. Il est à l’origine de ma première bifurcation vers la gestion car  c’est sur ses conseils et son appui que j’ai débuté chez PSA et EADS pour une première période. Beaucoup de belles rencontres… Si je vous parle en particulier d’une étudiante qui avait besoin d’aide pour structurer son mémoire de fin d’année et que j’ai finalement épousée, je risque d’être un peu hors sujet…

Qu’est ce qui a fait que vous êtes venu à l’IGR ?

C’est encore sur le conseil de Jean-Pierre Kernéis. J’étais à la fac d’éco place Hoche. Je tournais en rond là bas. Il m’a dit à l’époque que les sciences de gestion était un segment en forte croissance et que je pourrais m’y épanouir, que j’y aurai du boulot; il m’a conseillé de prendre contact avec Michel Gervais, à l’IGR. J’avais juste 1 mois de retard dans les délais de dépôt de dossier… Michel Gervais a accepté de me donner ma chance…

Comment qualifieriez vous l’ambiance entre prof ? 

Nous évoluons dans un univers où les universitaires ont pour habitude de débattre, c’est dans leurs chromosomes. Ces débats ont parfois virés à la tempête, c’est plus humain qu’universitaire, mais le plus souvent dans un verre d’eau, et pour l’intérêt des étudiants. Nos habitudes de travail sont en fait très largement collégiales. Beaucoup se voient en dehors du travail, font du sport ensemble, par exemple l’IGR compte une équipe de redoutables marathoniens…

Pouvez vous qualifier les étudiants de l’IGR en quelques mots ?

Ils ont les défauts de leur qualité. Par exemple je trouve qu’ils se sous-estiment par rapport à la réalité de leur niveau. En revanche, on ne leur dit pas souvent, pour ne pas gâcher l’humilité que cela produit parfois. Très connectés, mais imprudents sur les réseaux sociaux, participatifs, mais seulement avec les voisins d’amphi…

Quelle aura été l’expérience la plus gratifiante pour vous au sein de l’IGR ?

Le café de 7h30 avec Christian Vigouroux… surtout s’il me ramasse dans la rue vers 7h pour m’éviter la pluie, et que je roule en Porsche pendant 5 minutes à 120 dans les rues de Rennes pour arriver à l’IGR. J’exagère peut être un peu mais je crois qu’on peut encore progresser dans la gratification quand il me laissera conduire son petit deux-roues récent.

Avez vous une anecdote à nous raconter sur votre vie à l’IGR ?

Je peux vous parler de mes étudiants du CCA d’Haïti. J’interviens là bas depuis trois ans maintenant au côté de Lionel Touchais et Jean Laurent Viviani. C’est une expérience très forte, face à des gens pour qui tout n’est pas dû: la première promo a perdu certains de ses membres pendant le tremblement de terre de 2010, en plein cours de fiscalité. J’ai rarement croisé des étudiants aussi motivés. C’est à peu près la seule fois où quand on arrive 15 min en avance en cours, eux sont là une demie heure avant et bossent en groupe. C’est une vrai leçon d’implication. Vous avez des gens qui ont si faim d’apprendre, qu’ils viennent parfois avec leurs enfants parce que le petit ne peut pas être gardé… Vous faites cours le soir, ils reviennent du boulot et il n’y a pas assez de place dans la salle ? Aucun problème pour eux, les gens sont assis dehors, ils suivent par la fenêtre, jamais aucun problème… On oublie vite les kalachnikov ou les fusils à pompe à l’entrée de l’université pour ne pas laisser entrer n’importe qui…

Qu’auriez vous fait si vous n’aviez pas été prof ?

J’étais normalement paramétré pour rester en contrôle de gestion chez EADS. J’ai finalement fais le choix de la grande aventure et de la prise de risque. Le métier idéal pour un lecteur de Dorian Gray…

Avez vous un endroit particulier de la Ville de Rennes qui vous plait particulièrement ?

Oh, bah ce sera un endroit forcément où l’on mange… Ce que j’aime par dessus tout, c’est faire un bon repas.  C’est assez étonnant, c’est une ville de bistrots plus que de crêperies. Un bon endroit très bien pour les étudiants : très simple, pas cher, c’est «L’épicerie», pas loin de la place Hoche, qui fait des tartines et de très bons desserts… ! C’est toujours plein de moins de 25 ans!

Dans vos loisirs, êtes vous sportif ou culturel ?

La dernière fois que j’ai fais du sport c’était avec Florence André LePogamp, marathonienne et Lionel Touchais, pendant un semi marathon à Casablanca. Eux étaient sur la ligne de départ, moi sur le trottoir. Ils sont passés devant moi, j’ai applaudis, j’étais crevé de les voir courir et je suis aller me remettre en buvant un thé à la menthe-pâtisserie à l’arrivée…Vous comprenez que ma pratique du sport autorise un peu la culture, car du coup, je lis un peu en attendant ceux qui courent. Quelque fois longtemps d’ailleurs… Je lis des auteurs que l’on ne croise pas beaucoup sur des étagères universitaires. Souvent américains. Joe Lansdale ou Craig Johnson, par exemple, mes préférés du moment.

 

Merci à Monsieur Herriau d’avoir répondu à nos questions!

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