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« La venue d’étudiants étrangers est une chance pour l’IGR »

Patrick Navatte, IGR-IAE

Patrick Navatte, IGR-IAE

Découvrez Patrick Navatte, un des ténors de l’IGR, ancien Directeur de l’Institut

Qui êtes vous ? Qu’enseignez-vous au sein de l’IGR ?

Je m’appelle Patrick Navatte, et suis professeur de Finance. J’ai été agrégé en Sciences de Gestion en 1984. Ensuite après 15 ans de carrière de prof pur et dur, je suis devenu président de l’Université de Rennes 1 en 1999, jusqu’en 2003. Après je suis parti  à Bruxelles trois ans à la Commission Européenne représenter l’ensemble des Universités Françaises. Puis je suis revenu à Paris deux ans au département SHS (Sciences Humaines et Sociales) du CNRS. Et puis enfin, j’ai réintégré l’IGR fin 2008. Là, j’ai pris quelques responsabilités : j’étais au CA et suis toujours au Comité Directeur présidé par Laurent Bironneau.

Un peu plus tard, j’ai été président de l’Association Française de Finance (en 2010), j’ai organisé un colloque International de Finance à Saint Malo cette année là aussi avec Franck Moraux. En 2013, je vais être président du prix du meilleur article paru dans la revue « Finance », qui est une revue académique de niveau international.

 

Pourquoi l’IGR ?

Je suis Rennais de souche et j’ai choisi de rester à Rennes, bien qu’à deux occasions j’aurais pu aller m’installer à Paris. La première se situe en 1989 où j’avais un « poste qui me tendait les bras ». Mais quand j’ai su que les prix de l’immobilier à Paris allaient faire que, de mon appartement de cinq pièces Rennais, je devrais passer à un petit studio dans le 19e à Paris, j’avoue que ça m’a échaudé ! Je me suis dit que la qualité de la vie, c’était également important. La seconde fois c’était beaucoup plus tard, après ma présidence, mais j’ai décidé à nouveau de rester en Bretagne où vit ma famille, et où je me sens bien.

 

Pouvez vous qualifier les étudiants de l’IGR en 5 mots ?

Je pense qu’ils sont de plus en plus sélectionnés, donc on pourrait dire qu’ils sont de meilleurs en meilleurs d’année en année. Ils sont aussi plus exigeants, et ils sont enfin parfois plus « consommateurs ». J’ai été déçu par certains comportements lors de la JSR : On s’attendait à avoir beaucoup de monde et on a vu que certains étudiants n’étaient même pas présents. C’est toujours gênant de faire venir des entreprises et en fin de compte de ne pas leur faire rencontrer suffisamment d’étudiants. Par ailleurs, la venue d’étudiants étrangers en plus grand nombre est selon moi une chance pour l’IGR-IAE de Rennes.

 

Quelle aura été l’expérience la plus gratifiante pour vous au sein de l’IGR ?

Il n’y en a pas eu énormément. Les institutions ne sont pas reconnaissantes. Quand vous êtes connu, c’est plutôt au niveau français dans votre spécialité, voire au niveau européen. En ce qui concerne l’IGR disons que j’ai pris beaucoup de plaisir à organiser le colloque international de Saint Malo avec les collègues, même si c’est une tache ardue. J’aime aussi tenter de contribuer à l’élaboration de la stratégie de l’IGR au sein de l’Université.

 

Que vous évoque le rapprochement entre Rennes 1 et Rennes 2 ?

C’est une chose qui est sans doute inéluctable dans le contexte actuel, et qui peut se révéler intéressante, si on en profite pour mettre en œuvre de nouveaux projets. Les deux universités doivent encore mieux se connaître. Mais nos dirigeants doivent quand même bien se rendre compte qu’il y aura à la suite de ce regroupement, des coupes sombres opérées dans les services administratifs : On ne va pas pouvoir avoir tout en double.  La « grande taille » n’est pas pour moi une fin en soi, mais cela va sans doute être un passage obligé, et l’occasion de voir le « millefeuille administratif » s’épaissir encore un peu surtout si l’on ajoute à cela, notre insertion prochaine dans la Communauté d’Universités et d’établissements (CUE).

 

Avez vous une anecdote sur votre vie à l’IGR à nous raconter ?

Un mot qui restera peut être, c’est celui que j’ai prononcé il y a pas mal de temps, et que j’ai entendu reprendre il y a quelques semaines par notre directeur lors de la rentrée académique de l’IGR. J’avais dit à plusieurs reprises que « Les esprits sont comme les parachutes, ils fonctionnement bien quand ils sont ouverts ». Cela a fait sourire.

 

Qu’auriez vous fait si vous n’aviez pas été prof ? 

Je pense que j’aurais été cadre ou responsable dans une entreprise. J’ai failli rentrer à l’issue de mon Doctorat chez ELF Aquitaine en 1978, et partir directement au Moyen Orient. Ce qui m’aurait sans doute conduit à faire carrière chez Total.

J’aurais aussi pu être antiquaire. Aujourd’hui, je me dis que vu ce qui s’est passé en 2001 et la chute du Marché de l’Art qui s’en est suivie, c’était peut être pas une mauvais idée de devenir professeur.

 

Quel type d’étudiant étiez-vous ?

Oh, plutôt sérieux, faisant le minimum d’impasses lors des examens et vraiment sportif. J’ai fait pas mal de sports, et surtout beaucoup de compétitions au niveau régional voire national. J’ai commencé par pratiquer l’athlétisme, ensuite j’ai fait beaucoup de volley-ball. Puis, j’ai fini par jouer au tennis. Aujourd’hui je fais du footing, quand le ciel le permet, mais plusieurs fois par semaine.

 

Si l’IGR était un animal, que serait-il ?

Ca serait un animal domestique, assez sympa : j’y ai été bien accueilli, je m’y trouve bien…

 

Le derby Stade Rennais/FC Nantes a été perdu par Rennes il y a quelques mois, quel est votre avis ?

Je m’intéresse peu le football, car le niveau de salaires qui y est pratiqué m’exaspère. Mais j’ai été président au début des années 2000 de ce qu’on a appelé le RUOA : le Réseau des Universités de l’Ouest Atlantique, qui comprenait les quatre universités bretonnes : Rennes 1, Rennes 2, Brest et Bretagne Sud et trois ligériennes : Nantes, Angers et Le Mans, sans oublier les plus au sud: Poitiers et La Rochelle. J’ai peut être été un des présidents les plus œcuméniques et le plus « nantais » pour un Breton ! J’avais complètement évacué tout sentiment trop partisan : il fallait travailler tous ensemble au sein du réseau pour faire face à ce que l’on dénommait alors la « banane bleue »(axe partant de Strasbourg et allant jusqu’à Montpellier où beaucoup de moyens universitaires étaient concentrés). J’ai donc été très heureux quand Nantes a été Champion de France. L’important est vraiment de promouvoir la façade Ouest de notre pays.

 

Nantes en Bretagne ou non… ?

Oh de cœur, oui, c’est évident puisque le Château Des Ducs de Bretagne est à Nantes. De cœur, Nantes fait partie de la Bretagne. Dans ce cas là, il faut savoir aussi en tant que Rennais en déduire un certain nombre de conséquences: Si jamais on réunissait la Loire Atlantique et la Bretagne, la capitale deviendrait Nantes… Ah… ! Il faut savoir ce qu’on veut! Finalement Nantes serait peut être la capitale économique et Rennes la capitale administrative… Mais une fois de plus, ayons l’esprit ouvert (sic)!

 

Avez vous des choses à ajouter ?

Une seule chose: Juste qu’au niveau universitaire, j’ai toujours essayé de promouvoir la qualité.

 

Merci à Monsieur Navatte d’avoir répondu à nos questions.