Faire une thèse : on fait le point – PARTIE 1

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Faire une thèse : on fait le point – PARTIE 1

Ecrire une thèse: « Il faudrait être fou pour s’ajouter volontairement 3 ans d’études », diront certains. Pourtant, de nombreuses personnes sont prêtes à tout quitter pour chercher à travailler dans l’intérêt public.
C’est notamment le cas de Jacques-François Diouf, qui nous a accordé de son temps pour parler de la thèse qu’il a soutenu il y a peu. Alors, on vous dit tout sur ce à quoi ressemblent ces mois de recherche combinés à de l’enseignement.
En effet, c’est l’épanouissement professionnel qui l’a poussé à sauter le pas. Auparavant chef de produit, notre cher professeur de marketing a souhaité faire avancer des thématiques de recherche notamment relatives à des questions de santé publique. Le thème ? Inscrit dans l’axe du marketing social critique, les travaux de recherche de notre professeur portent sur l’étude de l’impact des stratégies marketing des industriels de l’alcool en France, avec un focus sur la question du contenu marketing dans la publicité et sur le packaging. Cette recherche vise à déterminer la nature et le poids de l’impact de ce marketing d’une part sur les représentions et les envies de consommer des jeunes, et d’autre part sur l’efficacité des mesures de santé publique visant à réguler le marketing de l’alcool en France, que sont notamment les avertissements sanitaires présents sur les publicités et les bouteilles d’alcool (cf. la Loi Evin, 1991 ; loi n°2005-102).

Si l’annonce de son projet de poursuivre une thèse a laissé sa famille perplexe, elle lui aura bien évidemment apporté tout son soutien. Cependant, le sujet de recherche aura longtemps fait sourire les membres de sa famille et notamment son papa qui s’amusait du fait que son fils puisse mener une recherche doctorale sur la consommation d’alcool sans ne jamais en avoir bu une goutte…

« Je me levais chaque matin en pensant que je faisais quelque chose qui allait servir », explique-t-il, pendant que certains étudieront d’autres sujets d’intérêt général assez peu sérieux comme le podium des régions spécialistes de la consommation d’alcool. La Bretagne étant d’ailleurs relativement bien placée, mais, on s’écarte du sujet…
Trêve de plaisanterie ! Se lancer dans une thèse est un véritable marathon intellectuel, psychologique mais également physique, qui implique un changement de quotidien plus ou moins important. Alors, à chaque doctorant sa routine. Chez Mr Diouf, l’enseignant laissait en fin de journée la place au chercheur, qui s’activait jusque tard dans la nuit, quand bon nombre d’entre nous avaient déjà cédé aux avances hypnotiques de Morphée. Nous autres étudiants sommes parfois des habitués des cycles de sommeil très courts… mais ne nous éternisons pas sur les éventuelles raisons et motivations.
Un thésard doit effectivement apprendre à manipuler plusieurs casquettes : les diverses préparations de cours, l’enseignement à des publics d’étudiants variés (qui nécessite une patience que Mr Diouf ne pensait d’ailleurs pas avoir en lui), la correction de copies et l’avancement en parallèle des activités de recherche (terrain de recherche, rédaction d’articles, participation à des colloques scientifiques, etc.). De quoi ajouter une bonne dose de challenge au quotidien ! Effectivement, être « son propre patron » est parfois difficile à porter, la motivation n’est pas toujours au rendez-vous. Alors, il faut s’imposer une certaine hygiène de vie pour s’assurer une santé physique et mentale. A chacun sa manière d’extérioriser et de se détendre. Mr Diouf, lui, pratiquait (et pratique toujours) les arts martiaux, le tennis et va même à la salle de sport : vaste programme ! Pas d’inquiétude, un thésard reste une personne normale, avec ses périodes plus compliquées où le pyjama, la télé (Netflix évidemment), une pizza et occasionnellement un pot de glace Ben & Jerry’s restent les seuls fidèles compagnons pouvant restaurer votre moral. Ces périodes riment souvent avec un manque de productivité pour un doctorant, mais les petits remontants qu’elles imposent permettent de trouver les meilleures armes pour mener de front les différentes étapes du travail.

La thèse maintenant derrière lui, quel horizon professionnel ? Devenir Maitre de Conférences des Universités. Ces quatre dernières années, Jacques-François s’est en effet découvert une passion pour l’enseignement et voit dans le contact avec les étudiants un moment privilégié d’enrichissements mutuels. En tant que chercheur, il a pu déjà collaborer avec les acteurs de santé (institutions publiques et organisations non-gouvernementales) et souhaite continuer dans cette voie. Aujourd’hui, ses travaux de recherche servent de bases scientifiques pour améliorer la compréhension du mécanisme de persuasion des publicités pour marques d’alcool et pour mieux réguler les effets de ce marketing sur des populations vulnérables.

Alors, on se lance ? Affaire à suivre. 😉

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